Article : Périodes humides et sèches au Sénégal : comparaison de la détection basée sur les produits satellitaires, la réanalyse et les estimations in situ

Fall et al. 2021

Fall, C. M. N., Lavaysse, C., Drame, M. S., Panthou, G., and Gaye, A. T. : Wet and dry spells in Senegal : comparison of detection based on satellite products, reanalysis, and in situ estimates, Nat. Hazards Earth Syst. Sci., 21, 1051–1069, https://doi.org/10.5194/nhess-21-1051-2021, 2021.

Dans cette étude, la détection et les caractéristiques des périodes sèches/humides (définies comme des épisodes où les précipitations sont anormalement faibles ou élevées par rapport à la climatologie habituelle) tirées de plusieurs jeux de données sont comparées pour le Sénégal. Quatre jeux de données sont basés sur des données satellitaires (TRMM-3B42 V7, CMORPH V1.0, TAMSAT V3 et CHIRPS V2.0), deux sur des produits de réanalyse (NCEP-CFSR et ERA5) et trois sur des observations pluviométriques (CPC Unified V1.0/RT et un réseau de 65 pluviomètres redressés par deux méthodes de krigeage, à savoir le krigeage ordinaire, OK, et le krigeage par blocs, BK). Tous les ensembles de données ont été convertis à la même résolution spatio-temporelle : précipitations cumulées quotidiennes sur une grille régulière de 0,25deg. Le jeu de données BK a été utilisé comme référence. Malgré une forte concordance entre les jeux de données sur la variabilité spatiale des précipitations saisonnières cumulées (corrélations allant de 0,94 à 0,99), des disparités importantes ont été constatées en ce qui concerne les périodes extrêmes sèches/humides. L’occurrence des périodes sèches est moindre dans les produits utilisant des techniques de mesure infrarouge que dans les produits couplant infrarouge et micro-ondes, ce qui indique des épisodes de périodes sèches plus fréquents. Tous les ensembles de données montrent que les épisodes de sécheresse semblent être plus fréquents au début et à la fin des saisons des pluies. Ainsi, les occurrences de périodes sèches ont une influence majeure sur la durée de la saison des pluies, notamment par le biais du "faux départ" ou de l’"arrêt précoce" des saisons. L’amplitude des épisodes pluvieux montre la plus grande variation entre les ensembles de données. En effet, ces grandes périodes humides apparaissent plus intenses dans les jeux de données OK et Tropical Rainfall Measuring Mission (TRMM) que dans les autres. Enfin, les produits indiquent une fréquence similaire des épisodes pluvieux se produisant au plus fort de la mousson ouest-africaine. Nos résultats fournissent des indications sur le choix des ensembles de données les plus appropriés pour la mise en œuvre de systèmes d’alerte précoce (SAP) utilisant une approche multirisque et l’intégration d’indicateurs efficaces de périodes sèches et humides pour la surveillance et la détection des événements extrêmes.

Mis à jour le 6 mai 2021